Mon rêve familier
Je
fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une
femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et
qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
.Ni
tout à fait une autre, et m’aime et me comprend
Car
elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour
elle seule, hélas! Cesse d’être un problème
Pou
elle seule, et les moiteurs de mon front blême
.Elle
seule les rafraîchir, en pleurant
Est-elle
brune, blonde ou rousse ? _ je l’ignore
Son
nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme
ceux des aînés que la vie exila
Son
regard est pareil au regard des statues
Et,
pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
.L’inflexion
des voix chères qui se sont tues
. (poèmes saturniens. Verlaine. P: 45-46)
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